Lentement, on se couvre les yeux face aux regards de la réalité, on voile les vérités en espérant une sorte de soulagement, car si on ne se regarde pas en face, qui nous verra? Plutôt, qui verra ce qu'on ne veut pas voir en nous. On s'accroche à se montrer les meilleures façades de notre personnes, si beaux nous sommes, si talentueux, si généreux, si bons à l'égard de tous jusqu'à ce que les petites voix commencent à résonner continuellement, les voix des vérités qu'on a jeté dans le profond gouffre de notre être pour seul but de ne pas en laisser les lumières émettre une étincelle dans nos regards. Nous sommes loin d'être sains d'esprits, à vouloir étouffer l'immortel de notre personne, on finit par muter ces voix, à nous mentir à nous-mêmes, si ce n'est pas hilarant? Un aussi grand sacrifice pour une appréciation aussi fausse que l'image que nous émettons, hypocrites que nous nous faisons envers notre propre inévitable personne. Ce que la voix ne dira pas, les yeux le dessineront, un faux regret, la haine ou la méprise, et ce que les yeux cacheront, notre esprit ne maintiendra pas très longtemps. Regardes-toi dans le miroir et dis-moi si c'est toi que tu vois réellement, est-ce que ton monde est ce que tu fais voir aux gens où est-ce une dépouille que même toi tu n'oses pas supporter? T'accepteras-tu comme un ami ou bien tu te jetterais bien des pierres?
Lentement, on se couvre les yeux et étouffent ces voix de culpabilité et de bon sens pour mieux s'immiscer dans un monde fabriqué de toute pièces comme nous le devenons.
-M.
